Bienvenue, Invité

NL Heads-Up: le jeu au turn et à la river
(1 visualisation(s)) (1) Invité
  • Page:
  • 1

SUJET: NL Heads-Up: le jeu au turn et à la river

NL Heads-Up: le jeu au turn et à la river le 02 novembre 2010 à 10:50 #52347

  • nefane
  • Hors ligne
  • Platinum Boarder
  • nefane33
  • Message: 4669
Introduction

Dans cet article:
- Différentes lignes pour le jeu sur les deux dernières streets
- Comment agir en position, avec et sans l'initiative
- Possibilités offertes pour le jeu hors de position

Cet article vous présente les différentes lignes envisageables en heads-up, en précisant à chaque fois les arguments qui peuvent justifier leur utilisation. Vous découvrirez ainsi quelle ligne est la plus profitable dans une situation donnée en fonction du type d'adversaire. La taille des mises étant directement liée à la taille du pot, les décisions au turn et à la river coûtent, en moyenne, nettement plus cher que sur les tours d'enchères précédents. C'est la raison pour laquelle un bon jeu au turn et à la river vous permettra de gagner beaucoup d'argent.

Le jeu en position - Votre adversaire se contente de checker

Mains faites
Si vous possédez une très bonne main faite, avec laquelle vous pouvez miser pour la value au turn et à la river, l'approche standard consiste bien entendu à procéder de la sorte. Là où les choses deviennent vraiment intéressantes, c'est lorsque votre main se trouve en bonne posture face à l'éventail adverse mais ne justifie pas un double value bet, qui serait en effet surjoué.

MAINS FAITES MARGINALES
Dans une telle situation, deux lignes sont envisageables :
a) Check behind for bluff induce
b) Bet for free showdown

Dans le cas de la ligne a), vous prenez le check behind au turn dans le but d'amener votre adversaire à miser sur la river avec des mains faites inférieures et des bluffs.

Dans le cas de la ligne b), vous misez au turn en considérant que votre adversaire va jouer check/call avec des mains inférieures, avant de checker de nouveau une fois sur la river. Vous pouvez alors prendre le check behind à la river en ayant investi exactement le même montant qu'avec la ligne a).

Ces deux lignes vous permettent de voir un abattage à bon prix avec des mains moyennes, c'est-à-dire de jouer pour le contrôle du pot. Quand utiliser une ligne plutôt que l'autre ?

Check behind for Bluffinduce :
- Votre adversaire possède un jeu agressif.
- Votre adversaire check/raise souvent au turn.
- Votre adversaire float beaucoup hors de position.
- Votre adversaire fait des value bets très fins.
- Le board est sec (la protection ne joue aucun rôle).
- Votre adversaire possède rarement un tirage (par exemple, parce qu'il aurait joué check/raise au flop avec ce genre de main).
- Votre adversaire est relativement weak (il couchera donc un grand nombre de mains inférieures à la vôtre si vous misez).
- L'éventail de votre adversaire contient une majorité de mains très faibles.
- Du point de vue de l'adversaire, votre éventail contient avant tout de très bonnes mains.

Bet for free Showdown :
- Votre adversaire possède un jeu passif.
- Votre adversaire call beaucoup hors de position.
- Votre adversaire bluffe peu.
- Votre adversaire ne fait pas de value bets spécialement fins.
- Le board offre de nombreuses possibilités de tirages.
- Votre adversaire a tendance à jouer les tirages passivement.
- L'éventail adverse contient un grand nombre de mains avec lesquelles il est susceptible de payer (tirages et mains faites moyennes).
- Du point de vue de l'adversaire, votre éventail contient un grand nombre de mains faibles (bluffs ou mains faites faibles).

EXEMPLE 1 :
Hero ($50)
BB ($50)

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB checks, Hero?

Avec une main aussi forte (Top Pair Top Kicker), vous pouvez miser trois fois pour la value contre pratiquement tous les adversaires. Miser au turn et à la river est bien entendu la bonne approche ici.

EXEMPLE 2 :
Hero ($50)
BB ($50) (1/3/6/17/401) [Aggression_Flop/Aggression_Turn/Aggression_River/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB checks, Hero?

Cette fois vous avez seulement une 2nd pair avec un kicker moyen. On trouvera bien moins d'adversaires disposés à payer jusqu'au bout avec une main inférieure, ce qui fait que le double value bet est rarement justifié ici. Vous devez donc peser le pour et le contre d'un nouveau bet au turn.

Le board offre très peu de tirages, l'éventail adverse sera donc composé avant tout de mains faites. Il s'agira le plus souvent d'une paire, de temps en temps de tirages faibles, de mains sans valeur ou encore de bonnes mains faites qui ont décidé de slowplay.

Dans cet exemple, votre adversaire est un joueur très agressif dans l'ensemble. Il est encore relativement passif au flop mais devient particulièrement agressif au turn, et surtout à la river. Par ailleurs, avec un Went-to-Showdown à 17%, on peut considérer qu'il ne va pas si souvent que ça à la river.

Contre un tel adversaire, un check behind est largement préférable à un bet. Vous pouvez partir du principe qu'il va coucher une grande partie des mains inférieures à la vôtre en cas de bet, alors qu'il serait à l'inverse tout à fait capable de miser lui-même la river, aussi bien avec des mains faites qu'avec des bluffs. Sans compter qu'un tel adversaire est tout à fait du genre à tenter un check/raise de bluff, vous obligeant alors à coucher la meilleure main.

EXEMPLE 3 :
Hero ($50)
BB ($50) (1/1/0.5/27/401) [Aggression_Flop/Aggression_Turn/Aggression_River/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB checks, Hero?

Si l'on examine la même main, mais contre un autre adversaire, le résultat obtenu est différent. Cet adversaire est très passif et se contente de calldown avec une grande partie de ses mains. Vous pouvez sans aucun doute miser profitablement pour la value au turn.

Par ailleurs, les chances que votre adversaire mise lui-même sur la river avec des mains inférieures sont infimes. Le bet turn est ici la bonne approche.

Tirages
Si vous jouez un tirage en position, alors vous devez vous demander si vous avez suffisamment de fold equity pour un semi-bluff. Vous devez également tenir compte du fait que si votre adversaire se contente de call le turn, vous avez encore de la fold equity sur la river. De plus, si vous touchez sur la river, le fait d'avoir fait grossir le pot au turn vous permet de faire un gros value bet.

Là encore, on peut trouver des arguments aussi bien en faveur du semi-bluff que du check behind :

Bet de Semi-bluff :
- Vous pouvez tout à fait représenter une main faite sur le board en question.
- L'éventail adverse est très faible
- Votre adversaire se couche souvent au turn.
- Votre adversaire check/raise rarement au turn.
- Votre adversaire abandonne rarement une main sur la river (cote implicite élevée).
- Votre adversaire abandonne très souvent une main sur la river (un river bluff est alors en moyenne EV+ et devient d'autant plus profitable que le pot est gros).

Check behind :
- Vous pouvez difficilement représenter une bonne main sur le board en question.
- L'éventail adverse contient un grand nombre de bonnes mains.
- Votre adversaire se couche rarement au turn.
- Votre adversaire check/raise souvent au turn.
- Vous ne savez pas si l'adversaire est capable de coucher un grand nombre de mains sur la river.

Mains sans valeur (Air)
Si votre main n'a pratiquement aucune chance de remporter un abattage, vous avez dans de nombreux cas la possibilité de tenter un nouveau bluff au turn et à la river. Ceci dépend encore une fois de la fréquence avec laquelle votre adversaire va se coucher face à un 2nd ou un 3rd barrel, ainsi que de la texture du board. On pourra s'en tenir dans un premier temps à la règle de base suivante : Si vous pouvez représenter une bonne main et que votre adversaire de son côté possède rarement une main forte dans la situation en question, alors un bluff bet est certainement profitable.

Savoir si c'est effectivement le cas dépend fortement des tendances de jeu adverses. Contre de nombreux adversaires, il est judicieux de continuer à mettre la pression et de poursuivre un bluff, même s'ils le catchent de temps en temps. Contre des adversaires très agressifs ou très loose, vous ne devriez pratiquement jamais vous lancer dans des bluffs purs.

EXEMPLE 4 :
Hero ($50)
BB ($50) (2/18/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB checks, Hero?

Dans cet exemple vous avez un OESD. Votre adversaire s'est jusqu'ici montré plutôt passif post-flop et n'est pas allé souvent à l'abattage, il semble donc un peu weak.

Sur ce board, le fait que votre adversaire joue check/call ne signifie pas forcément qu'il ait touché une bonne main. Par ailleurs, vous pouvez tout à fait représenter un As. Si votre adversaire refuse d'abandonner au turn, il aura tendance à se contenter de call plutôt que de jouer check/raise. Autant de raisons qui justifient un bet sur ce turn.

EXEMPLE 5 :
Hero ($50)
BB ($50) (5/20/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB checks, Hero?

Dans cet exemple, vous êtes complètement passé à côté du flop et le turn ne change pas grand-chose à la force de votre main. Vous faites face à un adversaire très agressif post-flop, mais qui ne va pas pour autant à l'abattage de manière exagérée.

Sur ce flop, que ce soit avec ses tirages ou avec ses bonnes mains faites, un joueur aussi agressif va généralement opter pour un donkbet ou, encore plus probable, un check/raise. Avec ses bonnes mains faites afin de se protéger contre un tirage, et avec ses tirages parce qu'il peut ainsi générer de la fold equity et équilibrer son éventail de check/raise qui serait bien trop fort sinon.

L'éventail adverse au turn se compose en grande partie de mains faites marginales. Vous pouvez donc partir du principe que vous avez un bluff bet profitable au turn, et ce indépendamment de vos éventuels outs.

EXEMPLE 6 :
Hero ($50)
BB ($50) (5/26/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB checks, Hero?

Dans cet exemple, vous avez un tirage couleur. Bien que votre adversaire soit relativement loose et agressif, vous avez décidé d'effectuer un continuation bet au flop, ce qui représente une possibilité tout à fait acceptable si votre adversaire ne check/raise pas systématiquement ce genre de board.

Votre adversaire call le flop, et le turn amène une blank totale. Contre cet adversaire plutôt loose, vous ne pouvez pas être sûr de générer suffisamment de fold equity. Par ailleurs, en raison de son agressivité, il n'est pas impossible que vous soyez confronté à un check/raise.

Dans cette situation, un bet turn est donc moins intéressant. Vous devriez opter pour le check behind et bénéficier ainsi d'une carte gratuite.

EXEMPLE 7 :
Hero ($50)
BB ($50) (0.5/33/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB checks, Hero?

Dans cet exemple, vous avez un OESD et un tirage couleur. Même contre une meilleure main, vous avez encore une bonne equity au turn. Votre adversaire appartient plutôt à la catégorie des calling stations ce qui signifie qu'il est à la fois très loose et très passif.

Un joueur très loose n'est certes pas la meilleure cible pour un semi-bluff, mais une nouvelle mise au turn reste malgré tout parfaitement envisageable. Suite à son check/call flop, le nombre de mains correctes chez votre adversaire est vraiment très réduit.

Il peut avoir payé au flop avec un grand nombre de paires simples, d'overcards ou de tirages. La scare card qui vient de tomber vous permet de mettre une grosse pression sur ces mains et de les amener assez souvent à se coucher. Bien sûr, il existe également quelques possibilités de doubles paires, sets, top paires touchées au turn et autres pocket pairs, mains qu'il ne va bien entendu jamais abandonner au turn.

Mais dans l'ensemble, vous devriez réussir à générer une fold equity relativement élevée. S'ajoute à cela des arguments comme le fait que votre adversaire ne va pratiquement jamais vous confronter à un check/raise, ou encore que si vous touchez votre tirage sur la river, vous allez pouvoir placer un magnifique value bet dans un pot devenu gros. Une fois sur la river, cet adversaire ne couchera pratiquement aucune des mains avec lesquelles il a payé au turn.

Au final, même contre la pire des calling stations, un semi-bluff bet peut tout à fait s'avérer profitable.

Votre adversaire mise

Mains faites
Si votre adversaire mise en étant hors de position alors que vous avez vous-même une main faite, vous devez choisir entre jouer pour le contrôle du pot en vous contentant d'un call, ou au contraire faire grossir le pot en relançant.

Vous devez cependant tenir compte du fait que, suite à un bet turn, un adversaire agressif risque de miser de nouveau sur la river. Si le pot est déjà relativement gros et que votre adversaire possède assez peu de tirages dans son éventail, vous pouvez vous contenter de call avec une très bonne main avant de relancer all-in sur la river. La plupart des adversaires considéreront plus facilement être pot commited si votre relance intervient sur la river, surtout s'ils obtiennent une cote du pot favorable qui leur permet de se convaincre qu'un dernier call en vaut la peine.

D'un autre côté, si vous refusez de coucher une main moyenne au turn contre un adversaire très agressif, vous serez souvent obligé de payer de nouveau sur la river. Vous jouez alors un gros pot avec une main moyenne. Si vous n'êtes pas sûr de pouvoir payer deux mises supplémentaires, le fait de coucher de temps en temps une main faite au turn contre des adversaires particulièrement agressifs ne constitue probablement pas une erreur.

EXEMPLE 8 :
Hero ($50)
BB ($50) (0.5/33/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB bets $5, Hero?

Vous êtes ici confronté à un adversaire relativement passif et loose. Vous misez donc à juste titre avec votre 2nd pair, à la fois pour la value et la protection. Le turn amène une overcard et rend une couleur possible.

Votre adversaire vous confronte directement à un donkbet. Venant d'un adversaire aussi passif, un bluff est pratiquement exclu. Votre adversaire aura le plus souvent touché au moins top paire. Une double paire, une couleur ou un set slowplayé à partir du flop, ne sont pas non plus exclus.

C'est la raison pour laquelle vous devriez vous coucher directement dans cette situation.

EXEMPLE 9 :
Hero ($50)
BB ($50) (4/25/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero bets $2, BB calls

Turn:
BB bets $5, Hero?

Cette fois-ci, vous avez affaire à un adversaire agressif. Vous possédez un OESD au flop et optez pour un continuation bet de semi-bluff. Votre adversaire se contente de payer avant d'enchaîner directement avec un donkbet turn.

Le turn vous donne la quinte, mais rend également une couleur possible. Votre adversaire semble suffisamment agressif pour transformer une main faible en bluff, ou encore miser pour la value, et surtout la protection, avec des mains inférieures à la vôtre comme 98s, 99 ou une simple paire. Il se peut également, bien entendu, qu'il mise tout simplement pour la value avec la couleur.

Cependant, en tenant compte du fait que, plutôt que de se contenter de payer, un adversaire de ce type va avoir tendance à jouer agressivement ses tirages au flop, on se rend compte que l'éventail adverse dans cette situation n'est pas spécialement fort. Vous êtes pratiquement toujours en tête au turn.

La question principale qui se pose maintenant est de savoir comment tirer le maximum d'argent contre les mains faibles. Il est certes très important de protéger votre main sur ce board, mais un raise risquerait de chasser toutes les mains inférieures.

Or, ces mains vont pratiquement miser de façon systématique en cas de blank sur la river. Si vous jouez call turn, raise river, votre adversaire aura d'une part, davantage de mal à coucher des mains faites inférieures à la vôtre, et d'autre part, plus souvent tendance à bluffer en misant de nouveau sur la river.

Tirages & Air
Une fois au turn, les tirages perdent de leur valeur par rapport au flop. Premièrement, parce que leur equity a diminué, et deuxièmement, parce que vous ne pouvez plus "acheter" une carte gratuite au moyen d'un semi-bluff. Si vous envisagez de relancer au turn suite à une mise adverse, soyez bien conscient du fait que vous allez devoir investir une grosse partie de votre stack.

Certes, vous possédez encore une certaine equity contre les mains faites, mais avant de tenter un semi-bluff dans un gros pot, vous devriez être sûr d'obtenir suffisamment souvent un fold adverse.

Avec les tirages, vous avez parfois la possibilité de payer de façon profitable au turn. Mais avant cela, vous devez être relativement sûr d'avoir de la cote implicite contre votre adversaire, c'est-à-dire de pouvoir obtenir suffisamment d'argent sur la river si vous finissez par toucher. Moins la mise adverse au turn est élevée, plus le call devient envisageable.

EXEMPLE 10 :
Hero ($50)
BB ($50) (5/30/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is SB with . Hero posts a blind of $0,25.
Hero raises to $1,50, BB calls $1.

Flop:
BB checks, Hero checks

Turn:
BB bets $5, Hero?

Dans cet exemple, votre adversaire semble être un véritable maniac. Il mise beaucoup, relance beaucoup et va souvent à l'abattage. Contre un tel adversaire, les bluffs et les semi-bluffs sont rarement judicieux.

Au turn, vous touchez un OESD en plus de votre tirage couleur. Vous avez donc une assez bonne equity contre la plupart des mains faites. Votre adversaire effectue un donkbet, ce qui ne veut pas forcément dire qu'il a ne serait-ce qu'un début de main légitime.

Néanmoins, face un adversaire de ce genre, il est difficile de considérer qu'un semi-bluff soit toujours profitable. Autant attendre de voir si vous touchez l'un de vos outs sur la river, ce qui vous permettra généralement de gagner de l'argent supplémentaire. Le mieux dans cette situation est donc de se contenter de payer le bet adverse.

Le jeu hors de position - Vous avez l'initiative

Mains faites
CHECK/FOLD & CHECK/CALL
Si votre main est trop faible pour miser de nouveau au turn, et ce malgré une equity a priori acceptable face à l'éventail adverse, alors commencez par checker. Savoir si vous pouvez ensuite payer un éventuel bet adverse reste une question assez épineuse. Cela dépend fortement des tendances de l'adversaire ainsi que mains appartenant à son éventail.

Le plus souvent, l'adversaire prendra le check behind avec les mains faites moyennes et les tirages, mains contre lesquelles vous êtes en tête, et ne misera qu'avec les bonnes mains faites et les bluffs. Si vous n'avez encore aucun read sur l'adversaire et partez du principe qu'il va rarement transformer une main en bluff dans la situation concernée, alors il vous est pratiquement impossible de payer un nouveau bet. Vous devez donc jouer check/fold.

Si vous remarquez en revanche que votre adversaire possède un jeu très agressif, qu'il fait beaucoup de floats, ou mise avec des mains faites très faibles et des tirages quand vous checkez avant lui au turn, alors vous devez bien entendu à tout prix équilibrer votre ligne de check/fold en introduisant des check/call avec des mains faites moyennes. Bien entendu, il faut tenir compte du fait que vous serez de nouveau hors de position sur la river, sans avoir l'initiative. Si vous ne vous sentez pas trop sûr de vous, alors autant vous coucher dès le turn.

Une autre possibilité afin d'équilibrer vos check/fold est d'intégrer dans votre jeu des check/raise de bluff avec l'initiative. Si votre adversaire call votre contibet flop et que vous êtes sûr qu'il aura généralement une main faible (par exemple parce qu'il float beaucoup sur cette texture de board), alors vous pouvez également check/raise avec air ou avec un tirage.

SECOND BARREL & CHECK/RAISE
Si vous avez déjà pris l'initiative au flop avec une main faite, elle sera généralement encore assez forte au turn pour justifier un nouveau value bet. Le plus simple et le plus judicieux est généralement de jouer straightforward en misant à nouveau. Si vous venez par exemple de jouer check/raise au flop, un nouveau bet au turn vous permettra de vous mettre facilement all-in sur la river.

Une autre possibilité est de jouer check/raise turn avec de très bonnes mains faites. Si le pot est encore relativement petit, cette approche vous permet de finir plus facilement all-in sur la river. Cependant, contre un adversaire inconnu ou passif, ce dernier risque de souvent prendre le check behind et c'est alors exactement le contraire qui se produit : le pot ne grossit pas. Comme toujours au poker, il faut s'appuyer sur d'éventuels reads, essayer de réduire l'éventail adverse et se demander lequel du check/raise ou du bet contient le plus de value.

Comme évoqué plus tôt, le balancing de vos check/fold est un argument important qui devrait vous inciter à introduire des check/raise avec initiative dans votre jeu. Si vous jouez contre un adversaire très agressif au turn, vous pouvez parfaitement utiliser cette ligne pour faire grossir le pot. Sans parler du fait que de cette manière, votre adversaire ne pourra plus bluffer, ou faire des value bets fins, aussi souvent au turn. Ceci vous permettra de voir plus souvent un abattage à bon prix avec vos mains faites moyennes.

EXEMPLE 11 :
Hero ($50)
SB ($50) (0.5/25/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is BB with . Hero posts a blind of $0,25.
SB raises to $1,50, Hero calls $1.

Flop:
Hero bets $2, SB calls

Turn:
Hero?

Dans cet exemple, vous avez défendu préflop avec votre connecteur assorti contre un adversaire plutôt passif. Vous touchez Top Pair Weak Kicker au flop et optez pour un donkbet, à la fois pour la value et la protection.

Étant donné que votre adversaire est plutôt passif et qu'il ne va probablement pas contibet très souvent au flop, le donkbet est un bon moyen de l'empêcher de prendre une carte gratuite.

Le turn amène une carte assez mauvaise pour vous. La couleur se réalise et tous les OESD envisageables au flop possèdent désormais soit la quinte, soit une paire supérieure à la vôtre.

Votre adversaire n'est pas nécessairement en tête, mais à moins qu'il ne s'agisse d'une incroyable calling station, vous ne pouvez plus miser pour la value ici. Vous devez donc commencer par checker.

Si un adversaire aussi passif décide alors de miser, vous pouvez le plus souvent considérer que vous êtes battu. Il ne va pratiquement jamais miser pour la value avec une main inférieure à la vôtre, et ne va pas non plus la transformer en bluff. Venant d'un tel joueur, une tentative de float est tout aussi improbable.

EXEMPLE 12 :
Hero ($50)
SB ($50) (2/27/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is BB with . Hero posts a blind of $0,25.
SB raises to $1,50, Hero calls $1.

Flop:
Hero bets $2, SB calls

Turn:
Hero?

Vous avez maintenant affaire à un adversaire qui n'est pas particulièrement passif, mais qui, avec un AF de 2.0, ne peut pas non plus être qualifié d'hyper agressif. Vous avez Top Pair Good Kicker au flop et décidez de prendre l'initiative avec un donkbet.

Le turn amène une overcard qui fait bien entendu perdre de sa valeur à votre main. Votre adversaire devrait cependant être capable de payer un nouveau bet avec quelques mains inférieures à la vôtre. Vous pouvez donc sans problème miser de nouveau pour la value.

Par ailleurs, le board offre deux possibilités de tirages couleur ainsi qu'un éventuel OESD. La protection joue donc un rôle également important. Bien que votre adversaire soit un minimum agressif, le check/raise n'a aucune raison d'être préféré au bet dans cette situation. D'une part, vous risqueriez en jouant ainsi de chasser toutes les mains faites inférieures susceptibles de payer encore un bet. Et d'autre part, votre adversaire est suffisamment passif pour prendre de temps en temps le check behind au turn (avec les mains faites les plus faibles et les tirages).

Tirages & Air
SECOND BARREL DE (SEMI-) BLUFF
Si vous avez pris l'initiative au flop avec un tirage ou même un bluff pur, vous avez bien entendu la possibilité de poursuivre ce bluff ou ce semi-bluff au turn. Là encore, des reads précis seront très utiles.

Beaucoup d'adversaires se contentent de call un check/raise flop avec leurs mains faites faibles, et optent à l'inverse pour un 3-bet avec les bonnes mains faites. Ils abandonnent ensuite généralement leurs mains faites faibles en cas de nouveau bet.

De la même façon, un grand nombre d'adversaires paient un donkbet flop avec des mains plutôt faibles, afin de jouer pour le contrôle du pot, tandis qu'ils relancent avec les mains les plus fortes. Si un adversaire ne tient pas compte du balancing de sa ligne, qui consisterait à opter de temps en temps pour un slowplay, vous avez souvent la possibilité de miser une deuxième fois au turn en tant que bluff ou semi-bluff, voire une troisième fois à la river en tant que bluff pur.

Cette situation se produit assez souvent sur des boards offrant de nombreux tirages. Vos adversaires ont en effet tendance à relancer dès le flop pour la protection avec les très bonnes mains faites, et à se contenter de call pour le contrôle du pot avec les mains faites faibles. Si par ailleurs votre adversaire se contente de payer avec ses tirages au flop, les chances qu'il se retrouve au turn avec une main faible sont encore plus élevées, ce qui rend votre bluff d'autant plus profitable.

CHECK/RAISE DE (SEMI-) BLUFF
Comme évoqué plus haut, un check/raise de bluff ou de semi-bluff peut être justifié contre certains adversaires. Si le pot n'est pas encore trop gros, vous pouvez générer d'autant plus de fold equity. Vous empêchez ainsi votre adversaire de pouvoir floater trop souvent et contribuez au balancing de votre ligne de check/fold.

Une tentative de check/raise avec un tirage possède un avantage supplémentaire, à savoir qu'en cas de check behind adverse, vous pouvez voir la river gratuitement.

CHECK/CALL & CHECK/FOLD
Jouer check/call avec un tirage ou avec air n'a généralement aucun sens. On obtient rarement la cote du pot suffisante et le fait de devoir jouer hors de position réduit trop fortement votre cote implicite, de même que la fold equity sur la river.

Si vous considérez que ni un check/raise, ni un bluff bet, ne vont générer suffisamment de fold equity pour être profitables, alors vous devriez tout simplement abandonner votre main.

EXEMPLE 13:
Hero ($50)
SB ($50) (5/21/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is BB with . Hero posts a blind of $0,25.
SB raises to $1,50, Hero calls $1.

Flop:
Hero checks , SB bets $2, Hero raises to $7, SB calls

Turn:
Hero?

Dans cet exemple, vous avez affaire à un adversaire très agressif qui ne va pas spécialement souvent à l'abattage. Vous décidez de check/raise le flop avec votre tirage couleur. Votre adversaire va très souvent opter pour l'option du continuation bet et devra donc abandonner un grand nombre de mains face à un check/raise.

Aucun de vos outs ne tombe au turn. En revanche, vous pourriez parfaitement avoir touché l'As ou la quinte que cette carte vient compléter. Suite au call de votre adversaire sur un flop offrant de nombreuses possibilités de tirage, vous êtes en droit de considérer que sa main n'est généralement pas très forte.

Un joueur aussi agressif va souvent choisir de 3-bet le flop avec ses bonnes mains faites et ses tirages. L'éventail adverse contient donc une majorité de mains faites moyennes, que vous avez de bonnes chances de pouvoir sortir du coup grâce à la possibilité de quinte et à l'overcard tombée au turn.

Si l'on ajoute à cela le fait que vous avez encore quelques outs pour la couleur, vous pouvez sans aucun doute placer un 2nd barrel au turn.

Votre adversaire possède l'initiative

Mains faites
CHECK OU DONKBET
Si vous avez décidé de laisser l'initiative à l'adversaire au flop avec une main faite, c'est généralement que votre main était trop faible pour un value bet ou un value raise. Vous avez sans doute vu également une bonne occasion d'induire un bluff adverse.

L'éventail de mains avec lequel votre adversaire est susceptible de payer un donkbet au turn sera généralement au moins aussi fort qu'au flop. C'est pourquoi un donkbet turn peut difficilement être vu comme un value bet. Bien évidemment, si vous savez que votre adversaire contibet très souvent au flop et va payer un donkbet turn de façon particulièrement loose, alors les choses sont différentes. Mais contre la plupart des adversaires, vous devriez laisser l'initiative à votre opposant comme vous l'avez déjà fait au flop.

Si vous possédez une très bonne main faite, soit parce que vous avez slowplay au flop, soit parce que vous venez de toucher votre tirage, vous devez vous demander comment extraire la value maximale en fonction du type d'adversaire.

Si votre adversaire est du genre à souvent miser un 2nd barrel au turn avec des mains faibles, alors un check/raise peut être une bonne idée. Dans le cas contraire, un bet est généralement meilleur puisque votre adversaire va coucher moins de mains que face à check/raise de votre part. Par ailleurs, vous l'empêchez ainsi de prendre le check behind au turn pour le contrôle du pot.

Contre des adversaires qui ont souvent tendance à enchaîner des barrels multiples, un check/call peut également être intéressant afin d'induire un bluff bet supplémentaire sur la river suite à un nouveau check de votre part. Là encore, c'est une bonne façon d'obtenir un balancing pour vos check/fold. Cependant, du fait qu'un check behind adverse sur la river risque de vous faire perdre de la value, cette ligne devrait être réservée aux cas où vous mettez précisément votre adversaire sur une main faible, et possédez un read particulièrement fiable indiquant qu'il va souvent 3-barrel.

EXEMPLE 14 :
Hero ($50)
SB ($50) (5/30/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is BB with . Hero posts a blind of $0,25.
SB raises to $1,50, Hero calls $1.

Flop:
Hero checks , SB bets $2, Hero calls

Turn:
Hero ?

Dans cet exemple, vous jouez contre un adversaire loose agressif qui ressemble bien à un maniac. Vous payez avant le flop avec un connecteur assorti élevé qui peut vous permettre de toucher post-flop aussi bien une bonne paire qu'un bon tirage.

Vous touchez 2nd pair avec un kicker moyen et décidez de jouer check/call flop. Votre adversaire, à la fois loose et agressif, va contibet avec un très grand nombre de mains inférieures à la vôtre et cette ligne, à l'inverse du check/raise ou du donkbet, vous permet de contrôler efficacement le pot.

La carte qui tombe au turn ne change rien à la force de votre main et aide rarement l'adversaire. Vous vous trouvez donc en principe face à la même décision qu'au flop. Même contre un joueur loose, vous pouvez difficilement miser pour la value avec votre main relativement faible. Par ailleurs, vous devez craindre l'éventualité d'une relance de bluff adverse.

Abandonner votre main face à un adversaire aussi agressif serait bien trop weak. C'est pourquoi, tout comme au flop, la ligne check/call doit être votre premier choix.

EXEMPLE 15 :
Hero ($50)
SB ($50) (1.5/28/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is BB with . Hero posts a blind of $0,25.
SB raises to $1,50, Hero calls $1.

Flop:
Hero checks , SB bets $2, Hero calls

Turn:
Hero ?

Votre adversaire est cette fois-ci bien moins agressif. Cette fois encore, vous optez pour un c/c flop afin de contrôler la taille du pot. Il arrivera suffisamment souvent que ce contibet provienne de mains inférieures pour que ce spot soit profitable.

Votre main s'améliore au turn pour donner une double paire. Il y a relativement peu de chances pour que ce joueur passif opte pour un 2nd barrel. C'est pourquoi vous devriez prendre vous-même l'initiative en misant pour la value aussi bien au turn qu'à la river.

Tirages & Air
DONKBET DE (SEMI-) BLUFF
Si vous faites face à un adversaire qui fait énormément de continuation bets au flop et abandonne souvent par la suite, il peut s'avérer judicieux de bluffer via un donkbet turn. Cette ligne présente l'avantage d'être relativement bon marché. Un donkbet de bluff ou de semi-bluff est souvent profitable, surtout si des tirages se réalisent ou si votre adversaire est susceptible de vous mettre sur une grosse main.

Vous devriez cependant penser au fait qu'un adversaire, qui a l'intention d'abandonner sa main au turn, n'a pas forcément davantage de raisons de payer sur la river. Une autre possibilité est donc d'opter pour l'option la plus sûre en vous contentant de checker dans un premier temps, pour ensuite bluffer sur la river. Afin de savoir quelle ligne adopter, vous devez vous demander quelle ligne a des chances d'être perçue comme la plus forte par votre adversaire.

CHECK/RAISE DE (SEMI-) BLUFF
Si votre adversaire opte fréquemment pour un 2nd barrel, un check/raise turn de bluff ou semi-bluff peut s'avérer très profitable. Cette ligne génère une fold equity très élevée, et si vous n'avez pas joué comme un maniac jusqu'ici, votre adversaire sera obligé de coucher un grand nombre de mains supérieures à la vôtre.

CHECK/CALL
De la même façon que lorsque vous avez l'initiative, jouer check/call avec un tirage ou avec air n'est pratiquement jamais une bonne idée.

CHECK/FOLD
Si vous considérez que la fold equity d'un bluff ou d'un semi-bluff est trop faible et que votre main ne possède pratiquement pas d'equity, alors la seule ligne valable est le check/fold. Cela ne signifie pas que vous allez perdre systématiquement le coup. Il est en effet tout à fait possible que votre adversaire prenne le check behind au turn. Vous avez alors éventuellement la possibilité de tenter un bluff sur la river en fonction du board et de l'adversaire, ou encore de toucher l'un de vos outs. Comme souvent, les tendances de jeu adverses ainsi que le hand reading sont déterminants dans ce genre de situation.

EXEMPLE 16 :
Hero ($50)
SB ($50) (3/20/401) [Aggression_postflop/WtSd/Hands]

Preflop: Hero is BB with . Hero posts a blind of $0,25.
SB raises to $1,50, Hero calls $1.

Flop:
Hero checks , SB bets $2, Hero calls

Turn:
Hero ?

Dans cet exemple, vous avez affaire à un adversaire assez agressif et relativement tight. C'est la raison pour laquelle vous décidez de jouer check/call flop avec votre main faite moyenne.

Le turn vous donne un tirage couleur qui vient s'ajouter à votre 2nd pair. Dans le même temps, l'overcard fait perdre énormément de showdown value à votre main. Puisque votre adversaire est relativement weak, il est intéressant ici de le confronter de temps en temps à un semi-bluff via un check/raise ou un donkbet. L'As est une bonne scare card, et même si votre adversaire suit avec une main supérieure à la vôtre, vous avez généralement encore pas mal d'outs.

Une autre option déjà mentionnée plus haut serait de checker au turn (éventuellement pour préparer un check/raise) et de miser sur la river si votre adversaire prend le check behind au turn.

Savoir quelle est la meilleure option dans cette situation, check/raise ou donkbet, dépend avant tout des tendances adverses. Si l'adversaire a tendance à souvent bluffer via un 2nd barrel, ou à n'accorder qu'un crédit limité à vos donkbets, alors c'est le check/raise qui a l'avantage. Si au contraire il bluffe rarement au turn, se montre weak face à vos donkbets ou abandonne difficilement une main faite face à un raise turn, alors c'est le donkbet qui doit être privilégié.

Afin de savoir si un bluff bet river suite à un check behind adverse est vraiment une bonne idée, il convient notamment de se demander si l'adversaire est capable de miser avec un grand nombre de mains faibles suite à la scare card tombée au turn, et si, avec ses mains faites moyennes, il a tendance à miser de nouveau au turn ou au contraire à prendre souvent le check behind pour induire des bluffs.

En résumé

De façon générale, le fait de jouer en position constitue un avantage. Vous pouvez en effet faire en sorte de jouer un petit pot avec vos mains faibles et un gros pot avec vos bonnes mains.

Par ailleurs, vous avez toujours la possibilité de voir ce que fait l'adversaire avant vous, sans être obligé de "dévoiler" la valeur réelle de vos cartes comme c'est souvent le cas lorsque vous devez agir hors de position. Ceci est tout particulièrement vrai pour les tirages ainsi que les mains faites allant de faibles à moyennes, bien plus faciles à jouer lorsque vous avez la position sur l'adversaire.

Avec les mains faites, vous avez la possibilité de miser pour l'abattage gratuit ou encore de prendre le check behind afin d'induire des bluffs. En cas de bet adverse au turn vous pouvez soit relancer directement, soit vous contenter de payer pour le contrôle du pot ou en tant que slowplay.

Avec les tirages et les mains sans valeur, vous pouvez voir la carte suivante gratuitement ou à bon prix. Une autre option est de tenter un bluff ou un semi-bluff qui a des chances de mettre l'adversaire dans une situation pratiquement injouable du fait qu'il se trouve hors de position.

Si vous devez jouer hors de position, rien n'est perdu pour autant. Vous disposez là encore de quelques armes pouvant vous permettre d'exploiter le jeu adverse.

Afin d'éviter de faire grossir le pot, vous pouvez commencer par checker. Si votre adversaire vous oblige trop souvent à coucher des mains avec de la showdown value, vous pouvez intégrer de temps en temps des check/raise ou des check/call hors de position afin d'équilibrer vos check/fold. Le check/call peut également vous permettre d'induire des bluffs.

Avec vos bonnes mains, vous pouvez jouer straightforward pour la value au moyen de donkbets, ou bien exploiter l'agressivité adverse via des check/raises. Là encore, ceci dépend de l'adversaire.

Avec un tirage ou une main sans valeur, vous réussirez souvent à remporter directement le pot au moyen d'un check/raise contre un bluffeur agressif, ou d'un donkbet contre un adversaire weak. Contre un adversaire loose, vous pouvez en revanche vous contenter la plupart du temps de payer au flop avec vos tirages. La cote implicite est en effet généralement suffisante.

Au final, le fait de jouer hors de position doit vous inciter à être d'autant plus vigilant afin de ne pas laisser l'adversaire mener le jeu à sa guise. Si certaines tendances adverses attirent particulièrement votre attention, faites en sorte de vous adapter au plus vite afin de les tourner à votre avantage, ou au moins vous assurer que l'adversaire ne puisse pas exploiter votre jeu.
Et c'est qui qui rigole maintenant?
  • Page:
  • 1
Moderateurs: mauba, willi, Garrath
Temps de génération de la page: 0.18 secondes