Bienvenue, Invité

Les différents types de mise - l'overbet
(1 visualisation(s)) (1) Invité
  • Page:
  • 1

SUJET: Les différents types de mise - l'overbet

Les différents types de mise - l'overbet le 15 juin 2010 à 21:55 #47953

  • nefane
  • Hors ligne
  • Platinum Boarder
  • nefane33
  • Message: 4669
Introduction

Dans cet article

- Qu'est-ce qu'un overbet
- Quand et comment y recourir
- Comment équilibrer vos overbets

L'overbet est une variante de mise assez peu utilisée au poker. C'est pourquoi bon nombre de joueurs ne sont pas très à l'aise quant à son utilisation. Cet article a pour but de vous aider à y remédier.

Quand, et contre qui recourir à un overbet ? Quel peut-être son objectif et sa justification ? Voici les aspects que nous allons évoquer dans les paragraphes qui suivent.

La définition de l'overbet

L'overbet est une mise dont la taille dépasse - parfois de manière fort significative - la taille actuelle du pot.

EXEMPLE 1
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
CO ($25)
Hero (BU) ($25)
SB ($25)
BB ($25)

Preflop: Hero is BU with
UTG calls $0.25, 2 folds, Hero raises to $1.25, 2 folds, UTG calls $1.25

Flop: ($2.85) (2 players)
UTG checks, Hero bets $6.00

Quel est l'objectif de cet overbet ?

Comme toujours, une mise peut servir deux objectifs principaux :

- La value (vous misez, afin d'extraire de la value de la part d'une moins bonne main)
- Bluff (vous misez, afin de pousser une meilleure main à se coucher)

En dehors de ces deux objectifs de base, vous connaissez sans doute déjà tous les avantages et inconvénients des mises, ainsi que du bon choix de tailles de mises et relances. Au No-Limit Hold'em, la taille de la mise s'oriente généralement à la taille du pot au moment de la mise. Cela est surtout important lorsqu'il reste des cartes à distribuer, c'est-à-dire, avant la river. Dans ce cas, il y a un autre point important à prendre en compte :

- Protection (vous souhaitez offrir à vos adversaires une cote "incorrecte", rendant ainsi mauvais un call de sa part)

Vous ne souhaitez pas laisser vos adversaires tirer à moindre frais, et voir la carte suivante à moindre coût, leur permettant de s'améliorer et ainsi battre votre main faite actuelle. Avec chaque mise, vous offrez à vos adversaires une cote. Vous lui proposez un pari qu'il doit décider d'accepter ou non.

Vous savez désormais sans doute quelle cote du pot vous devez offrir afin de vous protéger contre les tirages possibles. Dans la plupart des cas, on parle de protection maximale via les mises à hauteur du pot.

Avec une mise à hauteur du pot, vous offrez à vos adversaires une cote de 2 contre 1. Il est donc difficile pour vos adversaires de suivre avec une main incomplète sans s'ajouter de la cote implicite.

Si vous comparez les types de mises que vous connaissez déjà, ainsi que leur justification, alors vous pouvez voir les choses suivantes avec un overbet :

1.) Value
Avec un overbet, vous allez pouvoir extraire plus de value, si toutefois votre adversaire est prêt à suivre un prix surélevé avec une main plus faible.

2.) Bluff
Lorsque vous faites une mise de bluff, vous souhaitez générer une grosse fold equity. Avec un overbet, vous générez plus de fold equity qu'avec une plus petite mise.

3.) Protection
Avec votre overbet, vous offrez à votre adversaire une très mauvaise cote. Si vous êtes vraiment confronté à une main à tirage, alors un overbet vous permettra de générer une protection maximale.

Aspects supplémentaires de l'overbet

Outre ces facteurs, il existe d'autres aspects lorsqu'on considère cette taille de mise inhabituelle. Comment jouez-vous normalement un semi-bluff ? Quelle taille de mise y choisissez-vous ? Ici aussi, vous devez considérer tous les aspects : avec un overbet, vous générez plus de fold equity, ainsi qu'une meilleure cote en cas de push adverse, de sorte que vous pourrez opter pour la ligne bet/call, ce qui n'aurait pas été le cas avec une mise plus petite.

Cet article ne va donc pas uniquement traiter les aspects Value bet, bluff et protection, mais également les semi-bluffs.

Problèmes de l'overbet

A la lecture de cette présentation, on pourrait se dire que l'overbet est la solution idéale à bon nombre de problèmes de poker. Mais alors, pourquoi y recourt-on si rarement ? Tout simplement car la médaille a également un revers :

Le problème principal est que vous ne savez que rarement ce qu'a votre adversaire et ce qu'il sera prêt à vous payer.

Un overbet sur le flop pour la value semble idéal, mais bien entendu, cela ne sert à rien si votre adversaire va coucher toutes ses top paires avec lesquelles il aurait sans cela suivi encore deux streets. A long terme, vous n'allez ainsi pas pouvoir maximiser votre value.

Un overbet de bluff pour la fold equity maximale semble également intéressant, mais est fort problématique si votre adversaire vous suit tout de même avec une main moyennement forte. Tout d'un coup, la grande fold equity s'est transformée en un gros pot, et vous avez payé l'adversaire.

Avec un overbet, il est donc inévitable que vous génériez une certaine fold equity face à de moins bonnes mains (et ne vous fassiez ainsi pas payer), et que vous fassiez grossir le pot face à de meilleures mains lorsque vos bluffs ratent.

C'est là qu'entre en jeu un autre aspect important de l'overbet : le balancing.

Lorsque vous souhaitez faire de l'overbet une arme efficace, alors vous devez l'équilibrer. Votre adversaire ne doit pas pouvoir être certain que vous faites ce move avec une main forte, pour la value, ou avec une main faible, pour la fold equity maximale. Et c'est là que cela devient compliqué.

Comparaison de balancing avec le continuation bet

Le problème évoqué ci-dessus s'applique au final à tous types de mises. Or, le type de mise le plus utilisé dans le jeu post-flop est le continuation bet.

La taille d'une continuation bet dépend de bon nombre de facteurs, comme le type d'adversaires, leur nombre, le tableau, la force de votre main, etc. Mais ce n'est pas ce dont nous voulons parler ici.

La taille standard de continuation qui semble s'être imposée tourne aux alentours de 2/3 du pot.

Cette taille ne s'est pas imposée de manière arbitraire, elle a une justification logique. Avec un continuation bet aussi, vous souhaitez servir les objectifs suivants :

- Extraction de value contre des mains plus fortes
- Foldequity contre de meilleure main, en bluff ou semi-bluff
- Protection contre les mains à tirages
- Balancing

Avec un continuation bet aux 2/3 du pot, vous réalisez un balancing parfait. Votre adversaire ne peut pas en déduire si vous avez une main forte ou non.

Vous pourriez également choisir de miser 1/4 du pot à chaque fois. Mais cela aurait des conséquences négatives :

- La fold equity devient plus faible, et plus de mains restent dans le pot, que vous auriez souhaité éliminer.
- Vous générez moins de value avec vos mains faites.
- Vous offrez une cote si bonne à vos adversaires, que bon nombre de mains à tirages restent dans la main, et que leur call n'est pas incorrect.

Vous devez éviter tout cela. Une mise ne doit pas se contenter d'être équilibrée, elle doit également couvrir bon nombre d'autres éventualités. Lorsque vous faites une mise de bluff, vous devez être au courant qu'il faut que votre adversaire se couche assez souvent pour que votre mise ait une espérance de gain positive (EV+).

D'un autre côté, de moins bonnes mains doivent être en mesure de vous suivre, et doivent être confrontées à une mise ni trop grosse, ni trop petite.

Considérons par exemple le bluffbet sous forme de continuation bet aux 2/3 du pot :

Dans un pot de 6 $, vous misez 4 $. Vous investissez donc 4 $ pour en gagner 6. Cela signifie que votre adversaire doit se coucher dans 40 % des cas, afin que cette mise soit neutre. S'il se couche 2 fois sur 5, alors vous gagnez deux fois les 6 $ du pot. Et, les trois fois où il suit, vous perdez 12 $ (3 fois votre mise de 4 $).

Cette valeur peut donc être considérée comme raisonnable. Mais, que se passerait-il si vous décidiez de miser à hauteur du pot ? L'adversaire se coucherait nettement plus souvent. Si, en revanche, vous décidiez de ne miser qu'au quart du pot, il se coucherait nettement moins souvent, en raison de la bonne cote offerte, et pourrait même se laisser aller à une relance de bluff.

Dans la plupart des cas, une mise aux deux tiers du pot est donc recommandée. Elle génère, d'une part, assez de fold equity, et ne doit pas fonctionner trop souvent lorsqu'il s'agit d'un bluff pur, mais génère, par la même occasion, une value conséquente face à de moins bonnes mains (qui suivent volontiers au moins une fois en cas de cote "normale". Par ailleurs, cette mise offre aux tirages une assez mauvaise cote (votre adversaire a une cote pour un call de 2,5 contre 1).

Balancing de l'overbet - faire preuve de force ou de faiblesse ?

Hormis la question de savoir si vous devriez miser pour le bluff ou la value, vous devez également vous demander si vous pouvez équilibrer vos overbets. Cela est surtout nécessaire lorsque vous intégrez plus souvent l'overbet à votre jeu, et rencontrez régulièrement les mêmes adversaires.

La situation idéale est lorsque votre adversaire ne peut rien déduire de la taille de votre mise. Puisque cela ne dépend pas que de la taille du pot, mais également de la façon dont votre adversaire vous perçoit, c'est assez difficile à atteindre.

Considérez l'overbet comme une annonce. Celle-ci sera soit interprétée comme le signe d'une grande force, avec laquelle vous voulez extraire un maximum de value, soit comme le signe d'une faiblesse prononcée, avec laquelle vous tentez un bluff, et misez beaucoup pour générer une fold equity maximale.

Overbets préflop

Considérons tout d'abord la première street - le jeu préflop. Vous pouvez déjà y envisager un overbet, mais il s'agit la plupart du temps d'un shove préflop.

Il est peu intéressant, quelle que soit votre main, avec 100 big blinds face à une relance simple, de faire un 3-bet que l'on pourrait qualifier d'overbet. Cette situation est trop fréquente, et dévier de la taille de relance standard est peu justifié. De plus, vous aurez un gros problème de balancing.

Il existe cependant un certain nombre de situations où un push préflop est justifié, alors qu'on aurait la possibilité d'opter pour un 3-bet normal. L'exemple suivant vous présente une telle possibilité. En plus de la difficulté de savoir s'il s'agit d'une relance pour la value ou le bluff, le balancing est également important.

EXEMPLE 2 : le jeu contre les petits tapis
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
CO ($25)
BU ($25)
Hero (S ($25)
BB ($6) (20/6/1.0/31/400) [VPIP/PFR/AF/WTS/Hands]

Preflop: Hero is SB with
4 folds, Hero raises All-In, BB folds

Dans ce premier exemple, il s'agit d'une main jouée face à une shortstack loose. Bien entendu, vous pourriez envisager une relance normale, mais vous pouvez également décider d'opter pour un push direct.

Contrairement au jeu face à un petit tapis tight, une petite relance préflop ne génère pas assez de fold equity. Si le petit tapis avait des stats de VPIP/PFR de 10/8, alors on pourrait songer à faire à chaque fois des openraises à 3 BB, et ainsi gagner bon nombre de petits pots.

Ce genre d'adversaire, en revanche, suivra souvent de manière plus loose, et vous vous retrouveriez au-devant d'une décision difficile hors position, sur le flop. C'est pourquoi vous pouvez envisager d'anéantir votre désavantage de position, surtout dans la mesure où vous n'aurez pas la possibilité de vraiment vous jouer de cet adversaire préflop. Outre le fait que vous êtes désavantagé par votre position, vous ne pouvez pas faire grand chose face à cette taille de tapis. Une mise de bluff sur le turn n'est pas vraiment recommandée, dans la mesure où vous le mettriez ainsi quasiment all-in.

Vous pouvez contrer cela en décidant de vous mettre directement all-in avec vos mains jouables. Vous faites cela, bien sûr, avant tout pour la value, et partez du principe que des mains plus faibles trouveront un call.

Dans cette situation, le balancing est vraiment simple, car les quatre autres joueurs se sont déjà couchés, et que vous êtes first-in au small blind et pouvez décider si vous désirez vous coucher ou relancer.

EXEMPLE 3 : Jeu contre un squeeze
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
Hero (CO) ($25)
BU ($25) (30/17/2.0/32/700) [VPIP/PFR/AF/WTS/Hands]
SB ($25)
BB ($25) (22/19/3.5/27/800) [VPIP/PFR/AF/WTS/Hands]

Preflop: Hero is CO with
2 folds, Hero raises to $1.00, BU calls $1.00, SB folds, BB raises to $4.50, Hero raises All-In...

Ici, vous êtes confronté à une situation assez fréquente. Vous faites un openraise avec une main forte, êtes suivi, et un joueur derrière vous opte pour un squeeze.

Vous êtes maintenant confronté à la question de savoir comment jouer cette main. Même sans prendre en compte dex stats ou dex reads particuliers, on peut partir du principe qu'un tel joueur au Big Blind fera assez souvent un squeeze. Le button, en revanche, va sans doute suivre, et, face à son éventail, vous êtes souvent en tête.

Vous décidez de go broke dans cette situation, ce qui est un mélange de bluff et de value lorsque l'on a AK. En terme d'equity, AK est souvent assez bien loti, mais un fold d'une meilleure main (une pocket pair, par exemple) ne vous poserait pas de problème.

Reste donc la question suivante : comment pouvez-vous mettre au mieux tout votre argent au milieu ? Un 4-bet ou un push direct ? Dans cette situation, le push est une bonne idée, pour la raison suivante : si vous faites un openraise et êtes confronté à un 3-bet de la part d'un joueur X, alors vous avez généralement trois possibilités : fold, call ou 4-bet.

Les mains avec lesquelles vous optez pour un 4-bet sont variées. Vous pouvez le faire pour la value, mais également pour le bluff. Afin de faire un 4-bet de bluff, vous devez choisir une taille de mise avec laquelle vous pouvez encore vous coucher en cas de push adverse. C'est un 4-bet de 2,5 fois le 3-bet adverse qui s'est imposé comme le standard.

Cela signifierait : si Openraise=4BB => 3-Bet=3x4=12BB => 4-bet=2,5x12=30BB.

Villain a alors une décision difficile. S'il push, alors vous devrez ajouter 70 BB afin de disputer un pot de 200 BB, et il vous faudrait donc 35 % d'equity.

Pour AKo, cela signifie un call, même face à un éventail très tight.

Analyse d'equity

Joueur 1:
61,176% (equity) 40,496% (victoire) 14,359% (split) 18,145% (défaite) QQ+, AKs, AKo (mains)
Joueur 2
38,824% (equity) 18,145% (victoire) 41,359% (split) 40,496% (défaite) AKo (main)

…et pour un bluff pur, un fold...

Analyse d'equity

Joueur 1
68,856% (equity) 68,635% (victoire) 0,443% (split) 30,922% (défaite) QQ+, AKs, AKo (mains)
Joueur 2
31,144% (equity) 30,922% (victoire) 0,443% (split) 68,635% (défaite) 65s (main)

Comme vous pouvez le voir, un bluff est tout de même assez bien placé, si vous générez une cote incorrecte lors de votre 4-bet. Admettons que vous misiez tant avec votre 4-bet, que vous investissez la moitié de votre tapis, et devrez donc investir si peu face à un push, qu'il ne vous faudra plus que 25 % d'equity. Vous ne pourrez alors plus vous coucher. Mais ce n'est pas là l'objectif de votre mise.

Posons maintenant la question dans le sens inverse. De par le squeeze, le pot est déjà passablement plus gros. Non seulement en raison des 4 BB du suiveur, mais également de par la taille de relance supérieure, qui en résulte. Partons maintenant du principe que vous relancez à 2,5 fois la mise :

- 4BB Openraise / 4BB Call => 18BB 3-Bet => 45BB 4-Bet (2,5 fois le 3-bet)

Vous auriez donc le problème de n'avoir besoin que de 27,5 % d'equity. Le résultat : de par votre 4-bet très élevé, vous ne pourrez plus jouer en 4-bet/fold.

Votre adversaire saura donc que vous ne pourrez plus vous coucher, vu la taille de votre 4-bet. Il ne s'accordera donc plus de fold equity avec un push. C'est pourquoi un push direct est préférable à un 4-bet.

Dans un tel spot, vous intégrez donc l'overbet sous forme de push. Le balancing se fait donc de lui-même : vous faites un push avec toutes les mains avec lesquelles vous souhaitez vous mettre all-in, que ce soit pour le bluff ou la value.

EXEMPLE 4 : Jeu contre midstacks
NL Hold'em (6 Handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
CO ($25)
Hero (BU) ($25)
SB ($25)
BB ($15) (25/25/4.5/22/100) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]

Preflop: Hero is BU with
3 folds, Hero raises to $1.00, SB folds, BB raises to $3.00, Hero raises All-In

Dans le dernier exemple du jeu préflop, nous fusionnons pour ainsi dire les deux exemples précédents. La raison pour laquelle vous faites un push contre un tel joueur a déjà été expliquée dans l'exemple 2. Et la raison pour laquelle un 4-bet plus petit n'a pas vraiment d'intérêt a été expliquée dans l'exemple 3. Dans cette situation, vous ne pouvez pas vraiment équilibrer autre chose qu'un push, lorsque vous partez du principe qu'après votre 4-bet, vous ne quitterez plus la main.

Si vous décidez de go broke, alors vous devriez également trouver un all-in direct face à un midstack, et donc opter pour un overbet.

Overbets sur le flop

Tandis qu'avant le flop, la plupart de vos actions se basent sur les mathématiques, le jeu post-flop est, bien entendu, plus complexe.

- Vous pouvez agir hors position
- Vous pouvez jouer dans un pot multiple
- Vous ne pouvez pas directement déterminer la force de votre main
- En plus de la value et du bluff, vous devez prendre d'autres facteurs importants en compte, comme le semi-bluff, la protection et le contrôle du pot (il est sans doute clair pour tout le monde qu'un overbet n'est pas compatible avec le contrôle du pot)

Vous vous demandez donc tout d'abord où vous vous voyez dans la main donnée, et pouvez seulement ensuite réfléchir à un overbet.

Un des aspects les plus importants est bien entendu la protection. C'est surtout dans les pots multiway qu'il est souvent justifié de plier l'affaire dès le flop, et de casser la cote d'un adversaire par un overbet (voire un push) de telle sorte qu'il est obligé de faire une erreur.

C'est surtout justifié lorsque vous pensez que vos adversaires feront souvent de telles erreurs, mais, qu'en même temps, il y a bon nombre de cartes que vous ne souhaitez pas voir sur le turn. Et ce, indépendamment du fait que ces cartes pourraient avoir amélioré sa main ou non, car elles pourraient également réduire considérablement la volonté de payer de votre adversaire.

Exemples Overbets Flop:

EXEMPLE 5 : Protection
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
CO ($25)
Hero (BU) ($25)
SB ($25) (30/10/1.5/30/1000) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
BB ($25) (24/12/2.5/31/1000) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]

Preflop: Hero is BU with
3 folds, Hero raises to $1.00, SB calls $1.00, BB calls $1.00

Flop: ($3.00) (3 players)
SB bets $2.25, BB calls $2.25, Hero raises All-in

Vous êtes ici confronté à deux adversaires qui ne se séparent pas volontiers d'une main faite ou d'un tirage fort. L'intérêt d'un overbet ou du push est clair : value et protection.

Ici, de moins bonnes mains pourraient bien décider de vous suivre. Par ailleurs, il y a bon nombre de cartes du turn qui ne vous plairont pas. Comme déjà évoqué plus haut, un quatrième ne signifie pas automatiquement que vous êtes battu, mais vous ne pourrez pas vraiment miser pour la value, et même les bonnes mains faites adverses, comme 44/55/45/A4/A5, pourraient alors décider de quitter le pot.

Vous souhaitez bien entendu empêcher cela, et devez donc faire preuve d'une agressivité maximale sur le flop.

EXEMPLE 6 : Semibluff
Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
CO ($25) (24/19/2.9/28/1200) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
Hero (BU) ($25)
SB ($25)
BB ($25)

Preflop: Hero is BU with
2 folds, CO raises to $1.00, Hero raises to $3.00, 2 folds, CO calls $3.00

Flop: ($6.35) (2 players)
CO bets $4.00, Hero raises All-in

Dans ce spot, il ne s'agit pas en priorité de value ou de protection, mais du jeu de la main en semi-bluff. Vous souhaitez générer de la fold equity face à de meilleures mains, mais un call adverse ne vous dérangerait pas non plus outre mesure :

Analyse d\'equity

Board

Joueur 1
48,687% (equity) 48,687% (victoire) 0,000% (split) 51,313% (défaite) (main)

Joueur 2
51,313% (equity) 51,313% (victoire) 0,000% (split) 48,687% (défaite) 99-JJ (mains)

Le balancing ne devrait pas vous poser de problème, puisque vous choisiriez également cette ligne avec vos mains faites fortes. Dans cette situation, vous aurez du mal à faire croire à votre adversaire qu'en tant que sur-relanceur préflop, vous allez choisir la ligne raise/fold, car vous vous donnez bien sur une très bonne cote pour un call. C'est pourquoi vous décidez de faire un push direct, qui offre l'avantage de générer une grosse fold equity.

Mais la fold equity doit d'ailleurs être encore plus importante dans l'exemple suivant :

EXEMPLE 7 : Bluff
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
CO ($25) (24/19/2.9/28/1200) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
Hero (BU) ($25)
SB ($25)
BB ($25)

Preflop: Hero is BU with
2 folds, CO raises to $1.00, Hero raises to $3.00, 2 folds, CO calls $3.00

Flop: ($6.35) (2 players)
CO bets $4.00, Hero raises All-in

Vous vous basez uniquement sur la fold equity ici, et jouez la main comme un bluff pur. Vous ne devriez pas souvent opter pour une telle approche face à des adversaires inconnus, c'est pourquoi cet exemple doit être pris avec des pincettes. Cependant, en raison de votre adversaire et des reads que vous avez pu accumuler à son sujet, vous avez décidé de bluffer, et vous demandez comment le faire au mieux.

Et voilà que la boucle est bouclée, car, si certains pensent qu'une relance normale serait préférable, en raison de l'ostensibilité de votre push, c'est qu'ils n'ont pas observé que nous avons également déterminé qu'il est possible de recourir aux pushs avec des mains faites (protection et value), avec un tirage fort (semi-bluff), et donc, avec un bluff pur.

Le balancing se fait donc de lui-même, et vous ne devez donc quasiment plus être attentif qu'à l'objectif que vos overbets pourront réaliser, et à la question de savoir si la situation s'y prête (tableau, nombre d'adversaires, types d'adversaires).

Le jeu contre les shorties et les midstacks

Maintenant que vous avez découvert le jeu contre les bigstacks, il semble logique que contre de plus petits tapis, vous deviez tendre encore plus à investir votre tapis complet via un overbet. Vous devez cependant être prudent face aux calling stations midstacks, si vous envisagez fréquemment un bluff.

En plus de leur propension quasi inexistante à se coucher, ils ont souvent une meilleure cote pour suivre, de par leur tapis plus petit. Contre de tels joueurs, vous devriez faire l'économie d'une approche discutable comme celle de l'exemple 7.

En revanche, vous devriez clairement envisager les semi-bluffs. Vous n'aurez pas vraiment d'autre choix que de les jouer également agressivement face aux plus petits tapis, donc, autant générer une fold equity maximale via un overbet.

Overbets sur le turn

Pour les overbets sur le turn, il n'est pas nécessaire de présenter de nouveaux exemples. Les points importants que sont :

- Value
- Bluff
- Semi-bluff
- Protection

ont le même impact que sur le flop.

Vous devez cependant être attentif au fait que les rapports de force changent quelque peu. Un valuebet reste un value bet, mais concernant les trois autres facteurs, vous devez garder en tête qu'il ne reste qu'une street, et que, par ailleurs, les tapis restants sont devenus plus petits.

Un bluff doit donc générer une assez grosse fold equity, et vous devez, par la même occasion, vous demander pourquoi l'overbet n'a pas été effectué sur le flop. L'histoire ainsi racontée a-t-elle un sens ?

Il en va de même pour les semi-bluffs. Vous devez également y prendre en compte que votre equity est nettement moindre, en raison du fait qu'il ne reste qu'une street (Bien entendu, si vous avez touché, vous pouvez placer un overbet pour la value).

Overbets sur la River

Les overbets sur la river doivent être traités à part.

La première chose est évidente : il ne peut y avoir que deux raisons de faire un overbet sur la river :

- le bluff
- la value

Les semi-bluffs et la protection n'ont plus lieu d'être, car il ne reste plus de cartes à venir. Il doit donc être clair pour vous et votre adversaire qu'un overbet sur la river a soit pour but de générer une fold equity maximale face à une meilleure main, soit une value maximale face à une moins bonne.

En premier lieu, cela dépend, bien entendu, de votre adversaire. C'est contre une calling station qu'un overbet pour la value est sans doute le mieux approprié, tandis qu'un overbet de bluff est plus justifié face à un joueur tight, un rock dans l'idéal, qui est encore en mesure de coucher des mains faites.

Afin de rendre un shove river pour la value le plus profitable possible, certaines conditions doivent être remplies :

- Votre main devrait être très forte
- Votre adversaire doit être en mesure de suivre avec de moins bonnes mains
- Le tableau doit, dans l'idéal, offrir bon nombre de possibilités d'avoir une bonne main
- Les situations qui s'y prêtent particulièrement : couleur sur tableau à quinte, et full sur tableau à couleur

Exemples d'overbets sur la river

EXEMPLE 8 : pour la value
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
MP ($25)
CO ($25)
Hero (BU) ($25)
SB ($25) (30/10/0.9/32/1100) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
BB ($25)

Preflop: Hero is BU with
3 folds, Hero raises to $1.00, SB calls $1.00, 1 fold

Flop: ($2.25) (2 players)
SB checks, Hero bets $1.50 , SB calls

Turn: ($5.25) (2 players)
SB checks, Hero bets $3.50 , SB calls

River: ($12.25) (2 players)
SB checks, Hero bets All-in

Voici l'exemple idéal. Vous êtes confronté à un adversaire loose, qui va volontiers voir l\'abattage. Sur la river, vous avez quasiment la nut, mais il y a également un grand nombre de mains que votre adversaire aura du mal à coucher. Aussi bien une quinte, qu'une couleur, ou un plus petit full. Sans oublier que, chez de tels adversaires, des mains comme TT+ / 6x ne sont pas chose rare.

Il couchera peu de ces mains, ou du moins, il en suivra assez pour qu'un push soit rentable.

La question du balancing est secondaire ici :

- L'adversaire est un fish
- En moyenne, vous allez assez peu jouer sur la river (du moins nettement moins que préflop ou sur le flop)
- Les bons joueurs à la table vont simplement voir que vous ne faites qu'extraire de la value de la part de la calling station, et vont rarement se baser sur votre move pour établir un read en partant du principe que vous joueriez de la même manière face à eux.

Le balancing importe donc assez peu, car, face à un tel adversaire, un bluff sur la river avec une main faible n'aurait pas vraiment d'intérêt.

EXEMPLE 9 : Bluff
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25)
Hero (MP) ($25)
CO ($25) (15/12/2.0/25/1550) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
BU ($25)
SB ($25)
BB ($25)

Preflop: Hero is MP with
1 fold, Hero raises to $1.00, CO calls $1.00, 3 folds

Flop: ($2.35) (2 players)
Hero bets $1.50 , SB calls

Turn: ($5.35) (2 players)
Hero bets $3.50 , SB calls

River: ($12.35) (2 players)
Hero bets All-in , SB folds

Dans cette situation, vous êtes quelque peu confronté au cas inverse. Vous n'avez pas de main faite sur la river, mais, d'un autre côté, vous êtes confronté à un adversaire que vous estimez être en mesure de se séparer d'une main faite pas trop forte.

Ici, vous souhaitez générer une fold equity maximale, et pousser l'adversaire à se coucher. Pour ce faire l'évolution du tableau vous aide bien, car vous pouvez vous servir de la carte du turn et de la river comme scarecards.

Un bluff est également justifié dans la mesure où, à l'abattage, vous ne battrez rien. Sur ce tableau, il y a également bon nombre de tirages ratés, face auxquels vous pourriez être battu (par exemple JTo, etc.).

Des mains à tirages sont également possibles, qui contiennent un As (par exemple ) et qui se sont améliorés sur la river. Vous ne souhaitez pas offrir à ces mains de décision facile, et générez donc une fold equity maximale.

Overbets dans pots non relancés :

Un autre avantage des overbets se trouve dans les pots non relancés contre des adversaires médiocres. Contrairement à un pot standard, relancé avant le flop, votre mise sert maintenant deux objectifs principaux :

- Value
- Construction du pot

Des adversaires faibles font leurs erreurs préflop et oublient d'y protéger leurs mains fortes. Post-flop, ils n'arrivent ensuite pas à se séparer de leurs mains faites. Contre de tels adversaires, vous devez vous efforcer de générer un maximum de value, et pouvez recourir à l'overbet pour ce faire.

Chaque overbet rend le pot nettement plus gros pour la street suivante, de sorte que vous allez remarquer une grosse différence. Cela concerne également des overbets "simples", de 1,2-1,5 fois le pot.

Voyons deux mains face à un même adversaire, où vous allez saisir la différence entre une mise normale et un overbet.

Exemples d'overbets dans pots non relancés

EXEMPLE 10 :Value contre CS avec mises normales
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25) (40/5/1.0/33/600) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
MP ($25)
CO ($25) (37/2/0.8/35/750) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
BU ($25)
SB ($25)
Hero (B ($25)

Preflop: Hero is BB with
UTG calls $0.25, 1 fold, CO calls $0.25, 2 folds, Hero checks

Flop: ($0.85) (3 players)
Hero bets $0.65, 1 fold, CO calls $0.65

Turn: ($2.15) (2 players)
Hero bets $1.50 , CO calls $1.50

River: ($5.15) (2 players)
Hero bets $4.00 , CO calls $4.00

Final Pot: $13.15

EXEMPLE 11 : Value contre CS avec petits overbets
NL Hold'em (6 handed)

Stacks & Stats
UTG ($25) (40/5/1.0/33/600) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
MP ($25)
CO ($25) (37/2/0.8/35/750) [VPIP/PFR/AF/WTS/Mains]
BU ($25)
SB ($25)
Hero (B ($25)

Preflop: Hero is BB with
UTG calls $0.25, 1 fold, CO calls $0.25, 2 folds, Hero checks

Flop: ($0.85) (3 players)
Hero bets $1.30, 1 fold, CO calls $1.30

Turn: ($3.45) (2 players)
Hero bets $5.00 , CO calls $5.00

River: ($13.45) (2 players)
Hero bets $18.45 (All-in) , CO calls $18.45

Final Pot: $50.35

La différence entre le pot 1 et 2 est extrême. Sur chaque street, vous n'avez misé que légèrement plus que le pot, vous n'avez jamais dépassé 1,5 fois le pot. Et pourtant, cela vous a permis de prendre le tapis entier de votre adversaire fishy, plutôt que les 13 $ de l'exemple 1.

La question est : Avec quoi fait-il sont calldown ? Cela en vaut-il la peine ?

Avec de tels joueurs, il y a deux facteurs importants. L'un d'entre eux à déjà été évoqué : leur jeu préflop est souvent incorrect, de sorte que, dans de tels spots, vous ne pouvez pas exclure des mains comme AA/KK/QQ/JJ. Et un tel joueur ne les couchera pas.

De plus, de tels joueurs surjouent volontiers leur top paires. Même avec des mains comme AT/KT, ils ne souhaiteront pas souvent générer beaucoup d'action, mais ils les coucheront en revanche rarement.

Contre ces mains, vous avez pour objectif de miser le plus possible, et ainsi faire grossir le pot de telle sorte que, sur la river, vous puissiez mettre vos tapis restant au milieu.

Particularités des pots non relancés :

Lorsque vous passez ces arguments en revue, il devient évident qu'une telle approche est avant tout justifiée contre les adversaires qui font trop de calldowns, ou font volontiers des moves. Les calling stations sont donc les victimes idéales, mais les maniacs peuvent également s'y prêter.

En plus de générer de la value et de construire le pot, vous protégez également votre main. Le problème, en revanche, est qu'avec une main incomplète comme un tirage, vous ne pouvez même pas être sûr de remporter le pot assez souvent avec des overbets.

Cela signifie qu'avec un tirage, vous pouvez jouer passivement, et pouvez également renoncer aux bluffs purs dans un pot non relancé face à un ou plusieurs adversaires mauvais. Vous êtes donc confronté au problème que votre ligne n'est pas équilibrée. C'est-à-dire que lorsque vous faites un overbet dans un pot non relancé, en essayant de vous mettre all-in d'ici la river, ce sera quasiment toujours une approche pour la value.

Mais cela n'est pas très grave dans la mesure où, contre de tels joueurs, vous ne devez pas vraiment équilibrer, et devriez plutôt opter pour l'approche straight forward. Négligez le balancing ici, vous ne verrez éventuellement plus jamais ce fish, et, même si c'est le cas, il sera rarement attentif à ce genre de choses.

En résumé

Vous avez pu voir les avantages et inconvénients de l'overbet, ainsi que ses zones d'application. Il peut s'agir d'une arme efficace, mais vous devez toujours vous demander pourquoi vous y recourez. La value, la protection, le semi-bluff ou la construction du pot sont tous des arguments qui peuvent plaider en sa faveur, mais ils se doivent d'être équilibrés.

Contre les bons joueurs, il est important de faire attention au balancing, surtout pour les lignes qui concernent le jeu préflop et post-flop, car ces spots sont fréquents. Ne vous contentez pas d'utiliser l'overbet ou le push uniquement pour la value, ou uniquement pour le (semi)bluff, mais équilibrez vos choix.

Dans la dernière partie, vous avez cependant pu voir que, contre les joueurs qui suivent volontiers, il est peu important d'équilibrer. Vous pouvez choisir d'y jouer de manière straight forward, et construire le pot afin d'extraire une value maximale avec votre main.
Et c'est qui qui rigole maintenant?

Les différents types de mise - l'overbet le 15 juin 2010 à 22:41 #47970

  • joelllxx
  • Hors ligne
  • Platinum Boarder
  • joelllxx
  • Message: 1529
merci

Les différents types de mise - l'overbet le 16 juin 2010 à 08:59 #47982

Très intéressant cet article... Merci
  • Page:
  • 1
Moderateurs: mauba, willi, Garrath
Temps de génération de la page: 0.22 secondes